
Dans la tête d'une orthopédagogue pas comme les autres ...
Troubles du spectre autistique : méthodologie adaptée
Dans le cadre du cours sur les troubles du spectre autistique : méthodologie adaptée, il nous a été demandé de réaliser une farde PECS et expliquer comment cette méthode fonctionne. Ce travail a été réalise par Marion Cruysmans, Camille Geysels et Maxime Jacobs.
La farde PECS









Picture Exchange Communication System (Système de communication par échanges d’images) ou plus souvent appelé PECS, a été créée en 1985 par le docteur Andrew S.Bondy (psychologue et thérapeute comportementaliste) et Lori Frost (logopède) aux États-Unis. Ils l’ont inventé à l’intention des personnes côtoyant des enfants autistes, mais également pour toutes personnes éprouvant un déficit de la communication.
Il sert à faciliter la communication avec des personnes de tout âge ne pouvant communiquer verbalement. Il leur permet de demander des objets désirés avec l’aide d’une personne de son entourage.
Le but est que petit à petit, l’enfant puisse s’exprimer seul. En parlant de ses émotions ou encore de ce qu’il veut faire.
Cette méthode fonctionne en 6 étapes. L’enfant n’est jamais seul, car il faut une personne pour réceptionner sa demande et pour exprimer à haute voix ce qu’il veut. Il est très important de répéter autant de fois possible chaque étape afin que celles-ci soient bien comprises par l’enfant avant de passer à la suivante.
Étape 1 : L’échange physique
Il est d’abord important de faire comprendre à l’enfant qu’il est possible de communiquer par un principe d’échange. Chaque image correspond à un objet que l’enfant serait susceptible de vouloir. Si l’enfant réussit à donner l’image à l’adulte, il reçoit l’objet.
Dans cette première étape, l’objet du désir se trouve à côté de l’adulte. Au centre de la table se trouve l’image qui y correspond.
L’adulte devra attendre que l’enfant lui donne l’image avant de lui donner l’objet.
Pour commencer, il faut que quelqu’un prenne la main de l’enfant afin de le diriger dans son action. Quand l’objet est dans la main de l’adulte, celui-ci lui demande si l’enfant veut l’objet et il lui donne.
Il faut donner l’objet autant de fois que l’enfant donne l’image. Mais il ne faut jamais lui donner l’objet sans qu’il n’y ait échange.
L’exercice doit continuer jusqu’à ce que l’enfant n’ait plus besoin de quelqu’un pour reconnaitre et donner le pictogramme illustrant l’objet ou l’activité qu’il veut faire.
En bref :
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Guider la main de l’enfant afin que celui-ci donne le pictogramme à l’adulte.
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Quand l’adulte le reçoit, il verbalise la demande et lui donne l’objet.
+ : Il faut donner l’objet autant de fois que l’enfant donne l’image.
— : Ne jamais lui donner l’objet sans qu’il n’y ait échange.
Étape 2 : La spontanéité
Quand l’adulte constate que l’enfant a compris l’étape précédente, il peut introduire le travail avec le tableau.
Cela consiste en ce que l’enfant se retrouve devant une farde sur laquelle il y a l’image de l’objet désiré. Le principe d’échange est toujours le même, mais cette fois, l’enfant doit décoller l’image de la farde afin de la donner à l’adulte.
Au fur et à mesure de la réussite, la farde est éloignée afin que l’enfant se déplace pour prendre l’image.
En bref :
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L’enfant doit retirer le pictogramme de la farde et le donner à l’adulte afin de procéder à un échange.
+ : éloigner de plus en plus la farde afin d’engendrer un déplacement.
- : dans cette étape, il est important de ne mettre qu’une seule image.
Étape 3 : La discrimination
Le but de cette étape est de pouvoir discriminer une image d’une autre afin de choisir celle qui correspond à l’image de notre envie.
L’enfant va devoir décrocher l’image qui correspond à ce qu’il désire. Mais il va devoir faire attention, car il y en a plusieurs autres.
Petit à petit, nous pouvons ajouter de plus en plus d’images (2-3-4 — …). Il est aussi important de changer les images de place afin que le repérage ne soit pas basé sur la position.
En bref :
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Mettre plusieurs pictogrammes sur la farde (2-3-4 — …)
+ : important de varier l’emplacement des images.
Étape 4 : La phase structurée
L’objectif est que l’enfant parvienne à faire une phrase afin d’obtenir ce qu’il veut. Pour cela, dans son classeur, se trouve une languette sur laquelle il pourra mettre sa phrase. Afin de l’aider au début, l’adulte prend la main de l’apprenant et met l’étiquette de l’objet qu’il veut à côté de l’image « je veux ». Ensuite, l’enfant doit donner la bandelette à l’adulte afin que celui-ci puisse lire à voix haute en pointant les dessins.
Puis, l’enfant va devoir faire le même travail, mais seul.
Pour complexifier un peu l’exercice, l’adulte peut ranger l’étiquette « je veux » dans la farde afin que l’enfant aille le chercher. Il peut aussi s’éloigner du classeur pour que l’enfant soit obligé de se déplacer.
En bref :
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Placer le picto « je veux » sur la bandelette.
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Aider l’enfant à construire ses phrases.
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L’enfant doit donner la bandelette à l’adulte afin qu’il y ait échange.
+ : Mettre le picto «je veux» dans la farde.
Éloigner la farde afin qu’il y ait un déplacement
Étape 5 : Réponse à la question « que veux-tu ? »
Dans cette phase, le parent utilise toujours l’image « je veux ». Il doit pointer l’image et demander à l’enfant « que veux-tu ? ». L’enfant devra donc construire sa phrase en plaçant à côté de l’étiquette l’image de l’objet qu’il désire. Suite à ça, il donne sa bandelette à l’adulte qui va lire à haute voix ce qu’il est indiqué pendant que l’enfant pointe du doigt les dessins.
En bref :
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L’adulte demande à l’enfant ce qu’il veut en pointant le picto « je veux ».
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L’enfant construit sa phrase et la donne à l’adulte.
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L’adulte lit à haute voix pendant que l’enfant pointe les dessins.
Étape 6 : demandes et phrases spontanées
Dans cette dernière étape, l’enfant sera capable de répondre aux questions et d’utiliser les pictogrammes abstraits. L’enfant devra chercher dans sa farde les images correspondantes afin de pouvoir faire une phrase qui y répond. Il devra prendre l’action qui correspond ainsi que l’objet. Une fois que l’adulte a la bandelette en main, il lit à voix haute pendant que l’enfant pointe les images du doigt.
En bref :
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L’adulte pose une question et l’enfant doit y répondre (abstrait et concret).










Sources :
Fédération Québécoise de l’autisme. (s.d.). PECS. Consulté le 17 novembre 2020, à l’adresse : https://www.autisme.qc.ca/tsa/methodes-educatives-interventions/pecs.html#:~:text=Le%20syst%C3%A8me%20de%20communication%20par,qui%20c%C3%B4toient%20des%20enfants%20autistes.
E. Jacquet. (2020-2021). Trouble du spectre autistique et méthodologies adaptées : approfondissement de problématiques spécifiques à l’orthopédagogie — Les troubles du spectre de l’autisme : méthodologie adaptée. Document non publié. HE2B, Bruxelles.
Sources de toutes les images :