
Dans la tête d'une orthopédagogue pas comme les autres ...
La dyspraxie
Dans le cadre du cours sur la dyspraxie, il nous a été demandé de remettre deux travaux. Pour le premier, nous devions lire un livre ou regarder un reportage. Suite au choix de celui-ci, nous devions le résumer, en ressortir les concepts clés et le mettre en lien avec notre rôle d’orthopédagogue.
Pour le second, nous devions en groupe analyser le PIA d'un étudiant de Defré et ensuite, en recréer un. Ce travail a été réalisé par Marion Cruysmans, Camille Geysels et Maxime Jacobs en collaboration avec Isabel Acosta, Julie Biddaer et Nina Illert.
Dyspraxique, simplement - documentaire

V.Rif. (2010.) La dyspraxie. Consulté le 24 novembre 2020, à l'adresse https://www.vincentrif.com/la-dispraxie/
Résumé :
Dans ce reportage, nous allons à la rencontre de 7 personnes dyspraxiques et de leur entourage.
Pourquoi ce reportage ?
N’ayant jamais rencontré de personne dyspraxique, il m’était très difficile de me faire une idée précise de ce qu’ils vivaient. J’ai donc choisi de regarder un reportage afin d’apporter du concret à la théorie que nous avons vue jusqu’à présent.
Qu’est-ce que la dyspraxie ?
C’est un trouble développemental durable affectant la planification, l’organisation, l’exécution ainsi que l’automatisation des gestes et des mouvements.
Tous les gestes et mouvements peuvent être touchés ; partout où il y a un muscle, il peut exister une dyspraxie.
Concepts importants :
Il est important de souligner le fait que la dyspraxie n’est pas seulement une difficulté dans la lecture et dans l’écriture. On peut retrouver ce trouble dans tous les domaines de la vie de tous les jours. Comme par exemple quand il faut lacer ses chaussures: Poonam, qui a 14 ans, ne parvient toujours pas à le faire.
Effectivement, ils ont quand même plus de mal lors de la lecture. Quand nous lisons, nous n’avons pas de problème pour suivre une ligne droite et quand on arrive au bout de celle-ci, on passe à la ligne d’en dessous. Pour les enfants dyspraxiques, les petits caractères sont trop difficiles à lire. Il faut donc favoriser la lecture sur du A3.
La personne atteinte du trouble va commencer sa ligne comme nous MAIS (dans un article) elle sera tentée de lire la suite de la ligne même s’il y a un grand espace car elle ne va pas le visualiser. Mais si elle se rend compte que c’est la fin de la ligne, elle ne va pas nécessairement aller à la ligne juste en dessous, elle pourrait aller une ou deux lignes plus bas.
Un enfant dyspraxique est un enfant comme les autres mais qui apprend plus lentement. L’information doit être programmée, re-programmée et encore programmée avant qu’elle ne soit vraiment fixée.
Malheureusement, il est difficile de détecter la dyspraxie. C’est quand l’enfant est en âge de marcher que l’on se rend compte que quelque chose ne va pas. On les compare à des enfants fainéants car ils ont du mal à se mettre sur leurs pieds ou encore, lorsqu’un objet leur bloque le passage, ils ne peuvent surmonter l’obstacle.
Mais comme les parents sont très mal informés, ils ne pensent pas toujours à emmener leur enfant chez un spécialiste. Pourtant, il est nettement plus facile d’avoir le diagnostic avant que l’enfant ne rentre à l’école. Car pour ceux chez qui les tests n’ont pas encore été fait, on remarque rapidement des difficultés, par exemple lors de la lecture ou du cours de géométrie. Il est donc important de le savoir car cela permet de pouvoir ensuite en parler aux enseignants afin de pouvoir mettre en place des aides.
Dans le reportage, deux enseignants sont interviewés. Ils expliquent tous les deux que malheureusement, au cours de leurs études, on parle beaucoup de la dyslexie et de la dyscalculie, mais très peu de la dyspraxie. Il leur est donc très difficile d’accompagner correctement et rapidement les enfants atteints de ce trouble.
Pour pouvoir aider les enfants dyspraxiques, il existe de nombreux spécialistes qu’ils peuvent aller voir. Comme l’orthophoniste, l’ortho-psychologue ou encore l’ergothérapeute.
Mon rôle d’orthopédagogue :
En tant qu’orthopédagogue, il faut absolument informer. Comme dit plus haut, les enseignants et les parents ne sont pas suffisamment renseignés. Il est important de dire aux familles et aux enseignants que la dyspraxie ne se répare pas mais s’améliore et s’accompagne.
L’orthopédagogue peut proposer des aménagements que l’enseignant peut mettre en place dans la classe. Nous pouvons, par exemple, proposer que l’enfant ait plus de temps lors des travaux, ou alors lui réduire le nombre d’exercices.
En tant qu’orthopédagogue, je pense que le plus important est de faire en sorte que les enfants deviennent autonomes et qu’ils gagnent en confiance en eux.
PIA d'un étudiant
Critiques :
Lors de le lecture du PIA de l’étudiant de Defré, nous avons remarqué que certaines choses étaient à garder et d’autres à retirer.
-
À garder :
-
Les quelques aménagements proposés.
-
Les données administratives.
-
La problématique (mais il faut la compléter)
-
Le nom des personnes qui accompagnent l’étudiant
-
Les signatures
-
Ce qu’il manque :
-
Il manque le temps d’application du PIA.
-
Des informations sur le parcours scolaire, social, …
-
Un temps de réévaluation de l’objectif
-
La problématique n’est pas complète
-
L’objectif final
Difficultés sur le campus et dans les UE :
Motricité globale
-
Difficultés à descendre les escaliers
-
Coordonne difficilement ses gestes
-
Peut se cogner dans le matériel présent dans les couloirs
-
Manque d’habilité dans le sport
-
Trouble dans la réalisation d’un geste volontaire
-
Chute fréquente
Motricité fine
-
Difficultés à découper
-
Difficultés dans la préhension des objets :
-
Lors du cours de mathématique pour l’utilisation de matériel géométrique
-
-
Difficultés dans la fluidité du geste
Lecture
-
Possible confusion des lettres
-
Mauvaise utilisation de ses yeux lors de la lecture (penche sa tête, utilisation d’un seul œil …)
-
Se perd sur une seule ligne lors de la lecture.
-
Saute des mots ou le relie
-
Difficulté dans le retour à la ligne
-
Lecture est lente
-
Ne se retrouve pas dans un texte quand il se perd.
-
Fatigabilité
-
Difficultés dans la compréhension du texte
-
Se trompe dans les phonèmes
-
Difficultés à tourner les pages
Écriture
-
Lors de l’écriture (lettres dédoublées et peuvent se chevaucher)
-
Copie du tableau lent et fautes nombreuses
-
Tremblement
-
Lettres mal formées
-
Hypertonie
-
Illisibilité
Mathématiques
-
Difficulté dans la correspondance terme à terme
-
Difficulté dans les tableaux à doubles entrées.
-
Difficulté pour dissocier les doigts de la main et reproduire des configurations conventionnelles
-
Mauvais alignement des chiffres
Concentration
-
Distrait
-
Difficultés à mémoriser
-
Capacité d’écoute limité
-
Perturbé par les fonds sonores
-
Gesticule
-
Difficultés lors d’une double tâche
Organisation
-
Difficulté organisationnelle (travaux, matériels ..)
-
Difficulté dans l’organisation spatiale de sa feuille.
-
Oublie ses affaires
-
Manque de confiance en soi
-
Fatigabilité
-
Difficulté à suivre un planning
Trouble visuo-spatiale
-
Vision floue
-
Problème d’espace : coin de banc où il peut se blesser, espace de travail
-
Difficultés à se retrouver dans son environnement
-
Gêne dans les changements de distance
-
Utilisation excessive d’un œil
Mémoire
- Difficulté à retenir des informations à court terme dû à son trouble de la mémoire de travail.
Social :
- Manque de connaissance du trouble par ses collègues
- Manque de confiance en lui
- Difficulté à s’intégrer au groupe
Aménagements raisonnables adaptés :
De manière générale
-
Diminuer le nombre d’information sur le support de cours, schémas graphiques carte (limité à l’essentiel, utilisation de couleurs)
-
Encourager ses réussites
-
Autorisation de photographier le tableau et le journal de classe du copain, de scanner ou photocopier certaines prises de notes dès que le cours est terminé
-
Donner les consignes à haute voix
-
Utilisation du time timer
-
Permettre l’utilisation d’outils personnalisés
-
Éviter le recto/verso
-
Couper les activités en étapes.
-
Choix d’un apprentissage collaboratif et de l’entraide entre élèves (certains élèves prennent note pour les élèves qui ne savent pas écouter et prendre note en même temps)
-
Recevoir les notes à l’avance
-
Pouvoir utiliser la calculatrice
-
Sensibiliser les autres étudiants et enseignants de la classe à être tolérant.
-
Adapter les échéances des travaux, leur quantité et leur complexité
-
Canevas d’exercice informatisé
-
Table assez large pour qu’il ne se cogne pas partout et qu’il puisse manipuler sans trop de difficulté
-
Autoriser le PC dans tous les cours
-
Police d’écriture adaptée (Police en capital ou script)
-
Des indices de repérage pour se situer dans l’établissement
-
Favoriser les mini-profs
-
Complexifier à son rythme les ateliers.
-
Le mettre de préférence près du tableau, de face et au milieu de la classe.
-
Éviter toute source de distraction.
-
Donner les syllabi et les notes de cours plus tôt
Lors des évaluations :
-
Évaluer la compétence visée sans la forme (sans sanctionner le manque de précision et de soin)
-
Privilégier les examens oraux
-
Reformuler les consignes oralement
-
Donner plus de temps
-
Permettre une liste avec des mots clés par rapport à la matière (trouble de la mémoire)
-
Simplifier les consignes au maximum ainsi que la présentation du support d’examen
-
Lui lire les textes chaque fois que possible
-
Lire les questions
-
Utilisation des surligneurs de différentes couleurs
-
Proposer un exercice par page
-
Utilisation de calculatrice si besoin
-
Recevoir du papier quadrillé s’il faut réaliser des calculs d’échelle, une ligne du temps, des schémas, …
-
Adaptations des problèmes d’espace, d’orientation spatiale et de certains gestes
-
Permettre l’utilisation d’un brouillon
En mathématiques
-
Autorisation de se référer aux tables de multiplication autant que possible
-
Acceptation d’un degré de précision moindre en géométrie et l’utilisation d’un compas adapté
-
Autorisation d’utiliser un logiciel pour la géométrie quand l’élève est incapable de se servir de la latte avec précision
-
Autoriser les outils d’aides (calculatrice …)
-
Tolérer les erreurs lors de la lecture de l’heure, des chiffres miroirs, les mauvais positionnements …
-
Privilégier les graphiques concrets (bâton, camembert …)
-
Éviter les tableaux à double entrée.
En français
-
Fournir des outils adaptés (cache, crayon de couleurs, …)
-
Marquer le début de ligne et en surligner une sur deux
-
Suggérer des versions audios de ses lectures
-
Donner le texte à lire en avance
-
Utiliser un doigt curseur
-
Adapter la police et les interlignes des textes.
-
Lire les questions avant le texte afin de planifier sa lecture.
-
Accorder plus de temps et réduire les quantités pour les productions écrites
-
Proposer un plan incliné lors du travail de l’écriture.
-
Ne compter qu’une seule fois les mêmes fautes d’orthographe.
-
Tolérer les abréviations, l’écriture peu lisible et l’oubli fréquent et non volontaire de la ponctuation.
-
Verbaliser les consignes en les dictant lentement, par étape et en répétant selon les besoins de l’enfant.
-
Privilégier les exercices à trous.
En éducation musicale
-
Accompagnement personnalisé et aménagements raisonnables dans la quantité et la complexité des rythmes à maitriser, mémoriser et appréhender
-
Accompagnement personnalisé pour l’apprentissage et la compréhension des particularités et difficultés des partitions complexes
-
Laisser un délai plus long (plus d’écoute) pour les morceaux faisant appel à plusieurs instruments à reconnaitre et à isoler
-
Autoriser l’utilisation d’un dictaphone pour enregistrer les chants et les mémoriser.









Source :
AbuNawfal E. (2013). Youtube : Dyspraxique, simplement. [vidéo documentaire]. En ligne : https://www.youtube.com/watch?v=kCmy-vMYtGY
Jacquet, E. (2020 – 2021). Dyspraxie. Document non publié. Haute école Bruxelles Brabant — Defré, Bruxelles.
Jacquet, E. (2020 – 2021). Trouble de l'attention. Document non publié. Haute école Bruxelles Brabant — Defré, Bruxelles.