
Dans la tête d'une orthopédagogue pas comme les autres ...
Sociologie du handicap et des personnes à besoins spécifiques
Dans le cadre de ce cours, il nous a été demandé de réaliser un feed-back personnel sur les apports personnels et professionnels et de regarder une vidéo afin de pouvoir rédiger nos réflection. Ce second travail à été réalisé par Julie Biddaer, Marion Cruysmans, Camille Geysels, Nina Illert et Maxime Jacobs
Feed-back personnel
Pour commencer, nous avons dû écrire une définition personnelle de ce qu’était le handicap. Je me suis rendu compte que pour moi, c’était très difficile. C’est pourquoi, par la suite, nous sommes allés plus en profondeur dans les explications et j’ai pu remarquer que « le handicap » était avant tout une réalité sociale.
En effet, c’est la société qui va décider si une personne est handicapée ou pas en fonction de ce qu’elle sait faire. C’est elle qui va placer l’étiquette sur la personne.
Ensuite, nous nous sommes attardés sur la différence entre le handicap et la maladie. En plus de dépendre de la société, le handicap, contrairement à la maladie, ne se guérit pas, ne tue pas (c’est ce qu’il y a autour qui peut tuer), n’est pas contagieux, peut amener à des situations de handicap et apparait au moment du développement.
Puis, nous avons découvert un classement en pourcentage du nombre de personnes considérées comme handicapées dans le monde. La moyenne se trouve entre 10 et 15%, dont 80% dans les pays en voie développement. Les plus présents sont les troubles des apprentissages, l’autisme/psychique et les maladies chroniques. Pour moi, il est important d’ajouter que 80% des handicaps sont invisibles. C’est-à-dire que ce sont des handicaps que l’on ne voit pas au premier coup d’œil.
Pour finir, nous avons appris que depuis les 60 dernières années, il y a eu 3 grandes phases à l’acceptation du handicap dans la société.
Dans un premier temps, il y a eu la ségrégation. Pendant cette période, on se pose des questions sur l’intérêt du handicap dans la société. Ne pouvant y trouver d’avantages, il fut décidé que ces personnes iraient dans des écoles bien spécifiques. Il y donc eu deux parcours scolaires bien différents : l’ordinaire et le spécialisé.
Dans un second temps arriva l’intégration. À ce moment-là, les enfants qui sont en capacité de suivre les leçons dans une école ordinaire, sont priés d’y aller (cela concerne les enfants porteurs d’un handicap léger). Rien n’est mis en place pour les aider dans leur nouvelle école. Ils doivent se débrouiller seuls pour parvenir à apprendre comme les autres qui eux, n’ont pas de handicap.
L’intégration donne naissance à l’inclusion. Aujourd’hui, les enfants ne doivent plus s’adapter à l’école ordinaire, c’est elle qui doit s’adapter à eux. Les pédagogies doivent être variées et des ressources sont mises en place afin de pouvoir aider ceux qui pourraient en avoir besoin.
C’est là qu’apparaissent les aménagements raisonnables qui se présentent sous 3 formes. : matériels, organisationnels et pédagogiques.
En tant qu'orthopédagogue
Je pense suite à ce cours, que la première chose à faire est de changer les mentalités.
En tant qu’ortho, je pense qu’il serait utile de sensibiliser la société et pour cela, de commencer par l’enseignement. J’entends encore très souvent que sa vision du handicap est négative. C’est pourtant par les écoles que la société se construit. Si on réussit à changer la mentalité de l’école et qu’on la tourne encore plus vers une inclusion, nous pourrons avancer vers une société plus impliquée sur la question du handicap.
Travail de groupe
Après avoir suivi le documentaire, nous avons débattu sur l’inclusion dans le milieu professionnel et scolaire.
Nous nous sommes rendu compte que la vidéo mettait en avant des personnes avec des handicaps peu sévères et que leur inclusion est d’autant plus aisée.
Mais la réalité est nettement plus difficile, surtout si le handicap est plus lourd et que l’individu n’est pas autonome dans son quotidien.
Certaines sociétés préfèrent engager des personnes déficientes motrices plutôt que des personne ayant une déficience intellectuelle ou parfois, elles préfèrent payer la taxe plutôt que d’engager.
Mais a contrario, nous pensons que le monde du travail tel qu’il est aujourd’hui, n’est pas un monde pour des personnes atteintes d’un handicap profond (stress, plus de compréhension du temps …). Malheureusement, ce ne serait bon ni pour eux, ni pour la société parce qu’elles ne sont pas suffisamment autonomes et la société aurait un impact émotionnel défavorable et stressant qui pourrait les fragiliser (manque d’estime de soi, jugement …).
Un point de vue intéressant est celui du porteur de handicap (Laura dans le documentaire). Elle se considère comme étant « normale » et c’est le regard des autres qui lui fait se sentir différente.
Ce refus d’engager des personnes porteuses de handicaps est d’après nous une peur ou une non-connaissance de la maladie. Les entreprises pourraient penser que la personne n’est pas suffisamment apte à travailler en leur sein, car elles ne les jugent que sur leurs non-connaissances et sur des préjugés.
Les personnes atteintes de manière sévère de trisomie 21 ne peuvent pas rester seules, il faut constamment les surveiller. Il pourrait y avoir des dangers matériels (ne pas éteindre le feu d’une cuisinière …), mais aussi relationnels (ils n’ont pas toujours les bons codes sociaux, excessivité parfois présente).
Mais aujourd’hui, de plus en plus d’initiatives sont prises au sein d’ASBL et d’associations afin d’intégrer professionnellement des personnes atteintes, même sévèrement, d’un handicap intellectuel, moteur et sensoriel. À Bruxelles, il y a des restaurants qui ont ouvert et dont les employés sont tous porteurs d’une déficience intellectuelle (65 degrés). Cependant, le cadre est très important, car il prend des responsabilités que ces personnes ne savent pas toujours assumer.
Aujourd’hui, le travail intellectuel est nettement plus valorisé que le travail manuel. Les métiers qui nécessitent un travail peu intellectuel ne sont pas du tout mis en avant.
Encore de nos jours, il persiste un système d’enseignement punissant l’enfant « hors norme » en le transférant vers un enseignement de plus en plus manuel (général – technique de transition – qualificatif – professionnel).
Exemple dans les écoles secondaires : les options art sont pour les enfants qui ne peuvent pas y arriver. Ils ont trop de difficulté.
Il ne faut pas sous-estimer l’aspect historique. Depuis toujours, la société essaye d’exclure les personnes « anormales » en les enfermant dans des institutions de type home, loin de la vue du peuple, sans aucune interaction possible. Aujourd’hui, cette approche a toujours un impact sur notre société, mais elle est en amélioration.
Nous pensons qu'au lieu de s’arrêter sur un refus, la société devrait mettre en place un mode de travail adapté à la personne tout en faisant attention à créer un climat bienveillant, structuré et accompagné si nécessaire et en gardant à l'esprit que certaines tâches ne sont pas à la portée de tous.
La société commence tout doucement à s’ouvrir à la problématique et à l’inclusion, mais du chemin reste encore à parcourir.
Le documentaire interpelle sur le fait qu’un porteur de handicap doit se battre au quotidien pour s’adapter à la société et à son jugement, sans pouvoir projeter une fin à son combat.
Sources
La Trois. (Réalisateurs). (2020). Extra-ordinaires - trisomiques ou autistes, ils veulent vivre comme les autres. [Documentaire]. RTBF
Jacquet, E. (2020 – 2021). Sociologie du handicap et des personnes à besoins spécifiques. Document non publié. Haute école Bruxelles Brabant — Defré, Bruxelles.